Le petit accord du grand H

Je sais que l'on m'oublie souvent. C'est vrai, mais c'est honteux. J'existe bel et bien. 

Non seulement j'existe, mais également en solo, s'il vous plait. En effet, jusqu'à présent, on me salue souvent quand je suis accompagné. Avec le C, avec le P, voire d'autres. Ceux-là, même s'ils sont de bonne compagnie, n'ont pas besoin de moi pour exister. Pas plus que moi, j'ai besoin d'eux. Je suis, j'étais et je serai. D'où le respect. 

Je ne suis pas prétentieux mais j'avoue que j'aime quand on pense à moi. Surtout dans les moments où j'ai la sensation de ne pas être. Vous savez, ces moments où on me croise avec mes pires ennemis. J'ai nommé l'apostrophe et les liaisons. Quand elles sont là, on ne me voit plus. Mais je souhaite que cela change. Ce serait si doux qu'elles disparaissent pour me faire apparaitre. Ne serait-ce que de temps en temps. Histoire que je me sente vivant. Le temps d'un hiver. D'un haricot. D'un humain. D'une histoire.

On est d'accord.